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La bernache de retour

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La majorité des oiseaux se concentre en baie de Saint-Brieuc, dans le golfe du Morbihan, les îles de Ré et de Noirmoutier et le bassin d’Arcachon. Cela va au rythme des gisements disponibles d’une plante maritime : la zostère, voire faute de mieux les ulves vertes ou les ruppies dans les marais salants. La station s’épuise et les oiseaux filent plus au sud pour terminer dans le bassin d’Arcachon en fin d’hivernage. Cette petite oie noire protégée nous vient de Sibérie. On reconnaît bien les juvéniles à l’absence de marque claire sur le cou. Les comptages par âge ratio permettent de déterminer le succès de reproduction en Arctique qui peut être très variable. Le pourcentage de jeunes peut atteindre de 0,48 % les années noires, froides et humides comme en 2001, à près de 30% les années fastes comme en 2000 ou cette année, plus chaude. Les années de faible densité de lemmings (gros campagnol arctique) les prédateurs arctiques comme le renard polaire, les labbes et goélands bourgmestres n’ont d’autres choix que de se reporter sur les oisons et autres poussins nidicoles, ou nidifuges nichant au sol dans la toundra.  Ces fluctuations sont normales et n’ont jamais porté préjudice à l’espèce tant que les années de disette ne se renouvellent pas trop régulièrement. Une sous-espèce à ventre clair niche au Canada arctique, au Groenland et au Spitzberg et va hiverner en Irlande et dans l’ouest de l’Angleterre. Quelques centaines d’oiseaux de cette sous-espèce peuvent venir passer l’hiver jusqu’en France surtout au havre de Régnéville dans la Manche et dans le Cotentin en général. La présence d’oiseaux bagués à montrer que ces oiseaux viennent du Groenland Les bernaches cravant manifestent une remarquable fidélité tant aux sites de reproduction que d’hivernage.

Ph. Carruette 15 oct 2020  crédit photo S. Bouilland