doux_soleil_du_petit_matin

La fin de l’été

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A l’évidence, la phase « vert tendre » des jours longs s’éloigne lentement mais sûrement. La sécheresse semble avoir accéléré la chute des feuilles. Les jours raccourcissent et la saison la plus chaude de l’année vit sur ses acquis. Mais cet héritage reste pléthore et la manne est tout de même loin d’être épuisée.

 Ainsi, les lapins de garenne finissent leur troisième portée et les lapereaux peuvent quant à eux se reproduire dès 6 mois. Mais dans les jours qui s’annoncent l’expansion risque d’être stoppée par un retour brutal de la myxomatose et si certains en réchappent, beaucoup sont appelés à ne pas s’en remettre. Hélas, c’est autant de proies qui ne  nourrissent pas de nombreux prédateurs.  Les espèces adeptes du grand soleil sont toujours aux anges.

Sur les rares sites où elle est présente en Picardie comme les côteaux de Mers, la vipère péliade se dore au soleil sur une pierre dans sa toute nouvelle peau d’après mue. Ce bain de soleil dans une lande ou un coteau calcaire est indispensable à la digestion pour les serpents qui avalent leur proie en entier. Le lézard vivipare fait de même sur une dune ou une clairière forestière. Si vous vous en approchez avec minutie (attention à votre ombre !) vous remarquerez que nombre d’individus présentent une cicatrice au niveau de l’extrémité de la queue plus sombre, quand il n’en manque pas un morceau ! Elle repousse au moins une fois après auto-amputation. Cette faculté d’autotomie est un moyen de protection de l’individu. Quand celui-ci se faufile dans une crevasse ou un trou, la dernière partie du corps à tenter de disparaître est la queue qui peut être vite saisie par la griffe ou le bec d’un prédateur. Dans ce cas, chez le lézard, (orvet compris) le mieux est de laisser ce piètre trophée plutôt que de perdre la vie. Comble de réalisme (et de protection) grâce à de vives contractions musculaires la queue gigote encore bien des instants, histoire de détourner l’attention du prédateur du « plat principal » et de lui laisser ce hors-d’oeuvre !

Crédit photo V Caron