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La foulque macroule

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Notre « blairie » picarde est facilement reconnaissable à son plumage sombre et son bec blanc surmonté d’une plaque frontale de couleur identique. Sa masse ronde quasi sans queue, notamment quand elle se nourrit au sol, lui donne des allures de « pintade ». De la famille de la poule d’eau (les rallidés), elle a pourtant des habitudes bien différentes de sa petite cousine au bec rouge et jaune pour les adultes. Quasi totalement herbivore, la foulque plonge peu longtemps et peu profondément sous l’eau pour exploiter les herbiers de potamots et autres plantes aquatiques ou algues vertes. Au sol, elle se nourrit de graines et graminées diverses souvent en compagnie des canards siffleurs ou de troupes d’oies sauvages. C’est là que l’on peut remarquer ses grosses pattes gris bleuâtres, trilobées, outil type « couteau suisse » utile pour des déplacements terrestres limités et une nage lente. Ces trois lobes de peau aplatis au sol, prennent la forme d’une rame quand ils sont pliés dans l’eau. Au sol, la peau épaisse étalée joue le rôle de raquette donnant une stabilité à l’oiseau sur un sol meuble. Par contre cela n’est guère pratique pour se déplacer sur la glace, où les oiseaux sont souvent regroupés près du moindre trou d’eau. Les doigts sont munis de puissantes griffes acérées, armes efficaces lors des combats entre les couples, très territoriaux au printemps. Les ailes sont courtes et arrondies, en faisant à première vue un oiseau plutôt sédentaire et balourd. Pourtant, bien des oiseaux nés en Pologne, Allemagne, Finlande, voire même Russie viennent passer l’hiver dans nos régions. Plus de 270 000 foulques hivernent en France en moyenne sur ces cinq dernières années. Ce sont tant nos nicheurs locaux que des migrateurs nordiques.

 Ph. Carruette – 5 décembre 2020 – crédit photo S. Bouilland