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La migration des cigognes

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Le 4 août, ce ne sont pas moins de 10.000 cigognes blanches qui, à la faveur de bons courants d’airs chauds, ont franchi le détroit de Gibraltar. Passage entre deux continents certes court mais qui laisse présager d’autres périples incertains comme la traversée de l’Atlas marocain ou des 2000 km de Sahara. Le but est d’arriver sur les pays d’Afrique de l’ouest en pleine saison des pluies où lagunes, mares se remplissent par le débordement des larges fleuves Sénégal et Niger. Nul doute que parmi ces 10.000 se trouvent des oiseaux nés en Picardie, souvent des juvéniles en route pour leur premier grand voyage. 

Ces grands voiliers ne se déplacent que de jour avec une tendance à se poser en fin d’après-midi pour passer la nuit en hauteur sur un bâtiment, un château d’eau ou un arbre.  Il y a quelques années, deux oiseaux bagués au Parc du Marquenterre furent retrouvés morts au cœur du Sahel, l’un en Mauritanie, l’autre au Niger. Un oiseau bagué toujours au Marquenterre le 4 juillet 1998 a élevé trois ans plus tard deux jeunes sur le toit de l’écomusée d’Ungersheim (Haut-Rhin). Des cigognes « picardes » en terres alsaciennes…! La vie d’un seul oiseau migrateur mériterait tout un livre ! De plus en plus de cigognes blanches s’arrêtent maintenant en Espagne ou au Portugal profitant tout aussi bien des décharges à ciel ouvert que de la multiplication des écrevisses de Louisiane dans les marismas.