sea-gd7aa9d697_640

L’adaptabilité des oiseaux à la tempête.

Partager

L’ adaptabilité aux éléments extrêmes a tout de même des limites. Si la tempête dure plus de 10 jours de nuit comme de jour sans interruption les conséquences peuvent être alors dramatiques. On se souvient bien de fin février 2014 de la tempête Joachim qui a sévi dans la durée sur la côte atlantique. Se sont ainsi plus de 21.000 oiseaux qui ont été retrouvés morts sur le littoral entre le Pays Basque et le Golfe du Morbihan. Les marins pêcheurs en ont remarqué aussi beaucoup flottant en mer. La forte houle persistante au large a fini par empêcher les oiseaux de capturer le poisson. Les oiseaux récupérés vivants étaient très amaigris, d’autres étaient morts d’ulcères à l’estomac avec le stress de la famine et du manque de repos. Les principales espèces touchées ont été à plus de la moitié des Macareux en hivernage dans le golfe de Gascogne, les Guillemots et les Pingouins. Des espèces moins pélagiques comme les macreuses, plongeons et grèbes ont été beaucoup moins impactées. En 2009 se sont les violentes tempêtes de fin janvier qui avaient provoqué une forte mortalité chez les Mouettes tridactyles qui ont été observées bien à l’intérieur des terres jusqu’en Suisse alors que cet oiseau ne vit qu’en mer et ne niche que sur les falaises littorales ou les bâtiments côtiers comme à Boulogne sur Mer. Mais pour Eudice, les quelques jours d’accalmie à partir de mercredi vont bien suffire pour que les oiseaux marins puissent se nourrir sans soucis. Ces tempêtes hivernales sont des phénomènes naturels que les oiseaux ont toujours connus et qui n’ont pas normalement de conséquences sur la dynamique de leur population. Sauf, comme on le constate actuellement, que ces tempêtes deviennent de plus en plus régulières et longues, amplifiant ainsi les conséquences de ressources alimentaires marines devenant plus rares, qui font que les colonies d’oiseaux marins même les plus denses d’Ecosse, de Norvège ou d’Islande, commencent à régresser. Et que dire des micro colonies de Guillemots de Troïl, Pingouins tordas ou Macareux moine qui sont sur le point de s’éteindre sur notre territoire national. Les changements climatiques provoquent des remontées vers le nord des habituels « bancs de Macreuses brunes » sur des secteurs plus au nord. La pêche est en crise, les oiseaux marins aussi. L’agriculture est en crise, les oiseaux des champs aussi ! Les peines économiques (et morales…) des Hommes et la survie des espèces animales ont bien trop de points communs, surtout celui vital de vivre grâce à la même terre et la même mer !

P Carruette 5 mars 2020 crédit photo Dimitris Vetsikas