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Le busard des roseaux

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Au cœur des roselières, le Busard des roseaux commence à couver. La femelle niche au sol dans une zone de phragmitaies la plus calme possible. Le mâle au beau plumage gris et marron vient régulièrement la ravitailler au nid. C’est là, quand le mâle passe au-dessus d’elle l’obligeant à le rejoindre, que l’on peut voir le spectaculaire échange de proies en plein vol. Malgré son nom, du moins chez nous, il n’est pas spécifiquement attaché au marais. Les adultes vont souvent chasser sur les plateaux agricoles en compagnie du Busard Saint Martin ou du plus rare Busard cendré. Depuis le début des années 1990, des couples de Busards des roseaux vont même nicher dans les champs de céréales notamment en vallée de la Somme. Dans la roselière le nid est constitué d’une épaisse couche de tiges de phragmites amenées dans les serres par les deux adultes pour former une plateforme flottante parfaitement étanche. Après 33 jours d’incubation par la femelle, les 4 ou 5 petits vont être nourris par les deux parents pendant 50 jours, avec pourtant au final souvent un fort taux de mortalité notamment lors des printemps froids et pluvieux. Mais au début la femelle reste souvent au nid pour le défendre et donner la becquée aux jeunes, ce que le mâle ne s’est pas faire. Des études poussées sur cette espèce notamment en Charente maritime et en Pologne ont montré que certains mâles âgés pouvaient être polygames et s’occuper de deux nids parfois distants de plus de deux kilomètres. Seuls les meilleurs chasseurs sur des territoires riches sont capables d’une telle prouesse.

P Carruette 15 mai 2022 crédit Tapani Hellman