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Le grèbe huppé

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Le plus fascinant à cette époque est sa collerette de plumes rousses bordée de noir rehaussée d’une huppe. Il semble tout droit sorti d’une cour royale de courtisans… Début mai la plupart sont en fin de couvaison bien installés sur leur nid, un véritable radeau flottant constitué d’un amas d’algues et de débris de végétaux aquatiques accroché au fond ou à des branches de saules des bords de berge. Mâle et femelle se partagent l’incubation avec une part prédominante pour cette dernière. Lorsque le couveur quitte le nid, il prend toujours bien soin de recouvrir les œufs d’algues mettant ainsi son précieux contenu à l’abri des yeux perçants de la corneille noire. La plateforme est régulièrement rechargée en matériaux notamment lors des forts vents favorisant le clapot. De plus avec la décomposition des végétaux, le nid à tendance à s’affaisser. Quatre semaines plus tard apparaissent les petits grèbes. Ils ont fière allure avec leur duvet rayé comme un pyjama. Pendant deux semaines, même s’ils savent bien nager, ils passent la majeure partie de leur temps sur le dos des adultes, bien « amarrés » sous les ailes. Un adulte se voit alors chargé de plonger et de ravitailler au « lit » les petits qui se nourrissent d’abord d’insectes et de très petits poissons.

 Depuis 1970, le grèbe huppé a bien profité de son statut d’espèce protégée et de la multiplication des gravières et ballastières sur quasiment toutes nos vallées. Néanmoins, dans les lieux les moins riches en nourriture la productivité en jeunes reste souvent faible, avec une nidification tardive.

Crédit photo V. Caron