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Les grandes marées de fin août

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Un vent d’ouest peut accentuer la montée des eaux où son absence rend la mer comme « un lac en estuaire ». L’ensemble des estuaires d’Authie et de la Somme se retrouvent sous les flots. Voilà la masse des petits échassiers venus de toute l’Europe en halte migratoire picarde privés de leurs restaurants habituels. Nombre d’oiseaux vont alors se réfugier sur les reposoirs de marée haute du Parc du Marquenterre où la tranquillité doit être assurée.

Les plus nombreux, plus de 8 000, sont les huîtriers pie. Ces échassiers râblés se reconnaissent facilement à leur plumage noir et blanc et leur bec rouge chez les adultes. Les immatures ont le bec plus sombre, un collier clair et les yeux marron au lieu de rouge chez leurs aînés. En reposoir, ils cherchent en foule serrée les vastes espaces dégagés de vasières et de sable en évitant d’avoir les pattes dans l’eau. Corps tournés patiemment vers le vent dominant, ils y attendent que la mer, non visible derrière la digue du Parc du Marquenterre, redescende.

C’est la faim qui dictera le court départ progressif vers les vasières dégagées mais aussi une certaine conscience du temps qui passe. Les premiers arrivés et les moins repus seront les premiers partis. Les seuls mouvements en ces reposoirs sont l’indispensable lissage du plumage et le sommeil sur une patte en alternance  Ces activités de confort ne peuvent en effet être effectuées qu’à marée haute de jour comme de nuit, la marée basse étant strictement réservée à la recherche active de nourriture. En regardant activement chaque patte (soit 16 000 !) on remarque que certains oiseaux portent de multiples bagues colorées. Ce sont surtout des oiseaux originaires des Pays-Bas et de Belgique qui sont marqués, encore poussins, de plusieurs bagues en plastique coloré et d’une bague métal du Museum d’Histoires Naturelles permettant de les suivre visuellement en migration et en déplacements hivernaux.

Crédit photo V. Caron