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Les oies de passage

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La France sera traversée en quelques heures pour atteindre l’Andalousie espagnole. Des bernaches cravants continuent aussi à passer en mer. Mais il n’y a pas que les « gros » qui voyagent.

Surprise dans les bouleaux, de petites boules hyper actives jouent des acrobaties sur les tiges les plus fines d’un bouleau. Les roitelets huppés et triple bandeau arrivent de la taïga de Russie et des bords de la Baltique ou d’Europe centrale. Moins téméraires tout de même, ils sautillent d’arbres en arbres pour effectuer quelques dizaines de kilomètres de jour comme de nuit (on parle alors de migration rampante). Pas mal tout de même quand on ne pèse que 5 grammes ! Les nicheurs français sont à priori plutôt sédentaires mais les populations des forêts de conifères d’altitude descendent en plaine. Les roitelets restent des spécialistes des forêts de conifères. C’est pour cela que plusieurs centaines peuvent être bagués en octobre-novembre dans les forêts de pins laricios du parc du Marquenterre. Les études par le baguage depuis une dizaine d’années semblent montrer que la grande majorité des oiseaux ne sont que de passage et bien peu hivernent sur place ou même stationnent peut-être faute sur place de ressources alimentaires denses pour pouvoir recharger leurs réserves de graisse. Très peu d’oiseaux bagués sont en effet re-contrôlés les jours suivant leur baguage. Leur petite taille leur permet de chercher au bout des plus fines branchettes le moindre œuf ou larve d’insecte dans un bourgeon et le bec fin et pointu est une aiguille pour chercher dans les crevasses de l’écorce là où les autres espèces d’oiseaux n’ont pas l’accès.

P. Carruette  20 nov 2020 crédit photo S. Bouilland