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Les oies en migration

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Elles nous viennent de la lointaine Sibérie. Elles portent sur les ailes des noms d’immenses espaces de toundra, péninsules à l’ouest de la rivière Kolyma, Taïmyr ou Kanine… Symboles d’espaces on ne peut plus sauvages pour ces oies sauvages… Mais nichent-elles peut être aussi maintenant à côté d’oléoducs ou de puits pétroliers… ternissant notre rêve de lointain immaculé porté par des reportages animaliers ? Hivernantes surtout en Baltique et aux Pays-Bas, les premières neiges ont fait bouger quelques groupes familiaux vers le sud-ouest. Les vents froids contraires frappent leur poitrine, mais ne gênent pas ces oiseaux puissants aux ailes effilées, habitués aux distances infinies. Par-delà les rivages aplanis et les sommets dunaires des mers du Nord et de Manche, quelques rares oiseaux vont hiverner jusqu’en baie de Somme. Elles sont un peu plus nombreuses en baie des Veys. Le grand site d’hivernage des marais de Dole et de la Vilaine, voués à une culture bien plus intensive que la prairie, n’est plus une destination depuis longtemps. En moyenne, ce ne sont que 600 oies rieuses qui choisissent d’hiverner dans notre pays. Elles se concentrant maintenant sur des lieux artificiels mais tranquilles comme les grands lacs champenois ou lorrains. Les grands polders hollandais ou belges aux sols fortement nitratés ont tout sauf un caractère sauvage ! Elles s’y concentrent pourtant par dizaines de milliers. 

Ph. Carruette – 23 décembre 2020 – crédit photo S. Bouilland