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Les papillons en mouvement

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Par ces températures douces en journée et la faiblesse du vent sur le littoral, les mouvements de papillons sont toujours aussi bien remarqués. Les endroits les plus aisés à l’observation sont les dunes de Quend, le point de vue du parc du Marquenterre (où les papillons sont comptés !) ou les falaises de Mers. Le plus connu est le Vulcain, grand papillon noir et rouge au vol fougueux. Il pond surtout sur les orties et se trouve fréquemment dans les grands jardins. C’est surtout sur le littoral que l’on remarque ses déplacements bien orientés longeant dunes et montant en altitude pour passer les forêts de pins. Le passage a lieu surtout le matin quand la température dépasse les 11°C par vent faible. Pas de cohésion entre animaux ni vol en groupe sauf au grès des rencontres. La présence de vastes massifs d’Eupatoires chanvrines dans nos marais les fait s’arrêter pour une séance de butinage. C’est là que l’on remarque que bien des individus ont déjà les ailes fortement usées.  Vent dans le dos, ils peuvent atteindre 20 à 30 kilomètres heure. On sait que nombre de ces papillons nous arrivent d’Angleterre où la troisième génération effectue des déplacements. En prenant le ferry on remarque bien aussi ces mouvements d’insectes colorés au ras des flots pour traverser le Channel et gagner le continent. Bien entendu, bien des Vulcains vont mourir en cours de route tant par la fatigue, les prédateurs que les brusques changements de météo. Se dirigeant grâce aux astres une partie va tout de même gagner le sud et l’ouest de la France pour y hiverner à l’état adulte. C’est là qu’ils vont chercher à rentrer dans les bâtiments ou les maisons. Favorisé par les changements climatiques, l’espèce hiverne maintenant à l’état adulte en Picardie ce qui n’était pas connu auparavant. Au printemps, les premières pontes de ces pionniers hibernants donneront une nouvelle génération qui à son tour va faire des déplacements mais cette fois vers le nord pour coloniser de nouveaux lieux. La migration des insectes s’est donc bien conçue que par un billet aller, le ticket retour étant confié aux générations futures.

Une grosse chenille verte à rayures violettes circule au pied de votre haie de troène. Elle porte une corne acérée à l’extrémité de l’abdomen. Pas de panique elle est inoffensive, et la corne n’est pas un dard mais juste un leurre lui aussi totalement pacifique ! C’est la chenille du Sphinx du Troène, un des plus gros papillons nocturnes d’Europe. Elle a l’air « lourdaude et grassouillette » mais elle ne perd pas de temps. En 4 semaines elle atteint sa grosse taille mature et va s’enfoncer dans le sol pour se transformer en nymphe. Mais quant à la transformation en papillon là le temps ne presse pas ; cela ne se fera que l’année prochaine en fin de printemps voir dans deux ans !

P Caruette 22 sept 2020 Crédit photo C Choret