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Les rapaces hivernants

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Le mâle se reconnaît bien à son plumage gris cendré aux extrémités des ailes noires. La femelle est brunâtre avec un croupion blanc. Tous deux ont un vol caractéristique, proche du sol avec les ailes relevées en V, tout en élégance. Mais pourquoi l’avoir affublé du nom de Saint-Martin ? On suppose que c’est la coïncidence de l’arrivée d’oiseaux plus nordiques vers le début novembre autour de la Saint-Martin. Les Allemands le nomment aussi Kornweuhe « busard du grain » du fait de son attirance pour les cultures où les couples nichent au sol. En hiver, les rapaces prennent l’habitude de se regrouper le soir pour dormir au sol dans une friche ou un champ de choux ou de moutarde, ou des prés salés sur le littoral.

Par contre, il est de moins en moins fréquent de voir le milan royal  hiverner en Picardie où les populations après une hausse en Europe, baissent de nouveau. C’est un rapace de la taille d’une buse qui possède une longue queue rousse nettement fourchue et deux gros carrés blancs sous les ailes. Sa population n’excède guère 2 500 couples nicheurs et 6 000 individus en hiver pour toute la France. Tout comme le busard cendré, son cousin le milan noir est parti hiverner en Afrique.

La douceur des températures ne nous a guère amené de buse variable et de Faucon crécerelle d’Europe du Nord. La clémence globale du climat depuis ces dix dernières années (les plus chaudes du siècle !) incite ces espèces à réduire leurs déplacements et transférer de plus en plus au nord leur aire d’hivernage. La mémoire de l’oiseau faisant le reste, fidélisant au fil des individus survivants, de nouvelles terres d’hivernage de plus en plus septentrionales.

Ph. Carruette – 19 décembre 2020 – crédit photo R. Daugeron