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Migration des tariers

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Mi-septembre, les premiers tariers des prés sont observés en migration tant sur le littoral qu’à l’intérieur des terres. Que voilà un passereau devenu bien rare dans les Hauts-De-France. Perchés sur des tiges de plantes sèches au milieu des prairies, ils ont fière allure avec leurs sourcils clairs, leur poitrine orange brique et leur air hautain. Ils scrutent le ciel attentivement. Le tarier des prés capture en effet les insectes en vol ou au sol à la manière du gobe-mouche et revient ensuite sur le même perchoir. Ce grand migrateur transsaharien hivernant en Afrique centrale a une prédilection en période de nidification pour les bas marais et prairies de fauche à la strate herbacée diversifiée. Son déclin amorcé dès les années 1980 est aujourd’hui consumé. Les migrateurs qui traversent les Hauts-De-France nous viennent surtout de Scandinavie. Nicheur commun au 19ème siècle dans la Somme, il y est maintenant éteint. Les dernières populations viables en Picardie sont localisées sur les prairies inondables de la vallée de l’Oise entre Thourotte et Hirson et en Thiérache dans l’Aisne. En 20 ans, le constat est limpide et sans contestation, la France a perdu 75% des effectifs de cet emblème historique des prairies naturelles qui sont exploitées et n’existent que grâce à des éleveurs, peut-être eux aussi en sursis ? Qui dit qu’environnement et activités humaines sont drastiquement opposables ?

 

Ph. Carruette 15/09/2020 – Crédit photo S. Bouilland