Premieres gelées

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Plaines et campagnes picardes prennent des ambiances uniques, de ces brillances de blanc qui semblent éternelles lors des journées sans vent. Un jeune chevreuil de l’année sort du bois découvrant pour la première fois par les pattes et le museau le contact et l’odeur du givre pour apprivoiser et comprendre la nature qui se permet de changer en une nuit ou un matin.  Le froid nous fait rappeler que les oies ne sont pas encore passées. Certes, des vols d’oies cendrées sont déjà vus à l’intérieur des terres depuis octobre, de manière éparse sans déplacement important. La douceur du temps au nord de l’Europe favorise l’attente, et les souvenirs de sécheresse en Espagne ne favorisent pas eux le départ dans la tête de ces grandes voyageuses à la mémoire sociale efficace. Nombre de canards nordiques comme les pilets ou les siffleurs ne sont pas encore descendus en grand nombre. Si les migrateurs estivaux sont très sensibles à l’immuable durée du jour, ceux de fin d’automne réagissent plus aux vents et aux températures qu’ils vivent sur leur site de vie nordique, ainsi qu’aux expériences qu’ils ont acquises au fil de leur vie. Apprendre, comprendre, retenir est le lot de toutes les espèces, gage d’expériences, bonnes ou mauvaises et donc de survie et d’adaptations.

Ph. Carruette – 24 novembre 2021 – crédit photo S. Bouilland