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Rencontre avec la chouette effraie

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Posée sur un piquet de clôture ou un panneau de signalisation en bord de route, forme blanche studieuse au visage en forme de cœur… La voilà souvent notre première rencontre, en tombée de nuit givrée avec l’effraie des clochers. Attendons juste un instant pour la suivre au décollage. Toute sa grâce est dans son vol silencieux, chaloupé, flottant dans l’air comme une vaste feuille claire et beige bien vivante. Allers et retours se multiplient tout comme les vols sur place pour saisir à l’oreille le moindre mouvement au sol d’un rongeur en vadrouille. Grand drame, toute absorbée par sa chasse silencieuse ce rapace nocturne  ignore le trafic routier qui est une de ses principales menaces. A ses risques et périls mais tout à notre avantage, cette chouette semble être née à côté des Hommes. Elle niche dans nos vieilles granges au torchis ouvert à tout vent, ou dans nos clochers d’églises. Elle a élu comme meilleurs terrains de chasse nos prairies pâturées et champs agricoles bocagers tout ce qui semble pourtant ne plus être inscrits dans nos paysages de demain. En France, à l’inverse de l’Angleterre les nidifications dans les trous d’arbres sont rares, surtout localisées en face de la grande île, en Bretagne ou en Normandie. Tout comme les hirondelles, les moineaux friquets ou les alouettes des champs autrefois très prospères, l’effraie prend le chemin du déclin.

Ph. Carruette – 4 janvier 2021 – Crédit photo R. Daugeron