Mars le mois des passereaux

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Mars changeant, il est bien le mois qui est en charge « d’abandonner » l’hiver même s’il daigne accepter quelques gelées temporaires. C’est aussi le mois des premières fleurs, secours alimentaire pour les premiers papillons actifs ou les femelles de bourdons qui ont déjà profité de la douceur de février. C’est dans la lande aux terres granitiques que l’on profite des fleurs jaunes de l’ajonc. Mais gare aux épines très virulentes. C’est au cœur de ces massifs impénétrables que vont nicher une foule de passereaux dont la rare Fauvette pitchou qui est plutôt très sédentaire. Ces apparitions restent très exceptionnelles sur notre littoral dans les massifs d’argousiers notamment en octobre novembre. Mais en ce moment en ces lieux se sont les Accenteurs mouchets qui se font remarquer. Leur chant doux et clair s’entend par tous les temps et rappelle celui du Rouge-gorge. D’habitude si discret le « traîne buisson » ou « moinieu gris » en picard l’entonne bien visible en haut de son buisson. Des poursuites et parades ailes en éventail ont lieu entre les couples rendant cet oiseau tranquille presque hyperactif ! Mais le terme de couple est parfois bien mal choisi pour lui. En effet le territoire de nidification est occupé parfois par trois oiseaux ou par deux couples qui se tolèrent parfaitement. Relativement peu migrateur dans les régions clémentes, et casanier sur un petit territoire cela permet à l’espèce de profiter d’un brassage génétique !  Néanmoins des oiseaux nicheurs plus au nord de l’Europe peuvent venir hiverner en France. Le Tarier pâtre dont le mâle a la tête sombre et le ventre orangé se fait aussi bien remarquer en haut d’un ajonc ou sur un piquet de clôture. Cette espèce est en net déclin en Picardie depuis les années 1995 sans que l’on en sache précisément les raisons. Si certains de ces habitats ont régressé d’autres par des mesures de gestion appropriés lui ont été plus favorables sans qu’il n’en profite. Il apprécie néanmoins les jachères et friches et des zones d’herbes hautes entrecoupées de secteurs plus ras. Néanmoins, la diminution spectaculaire de l’élevage extensif en pâturage n’est certainement pas étrangère à son déclin, tout comme celui de son cousin le Tarier tarier.

P Caruette 26 mars 2024 Crédit photo  Salem Arouna