C’est surtout en octobre que l’on rencontre en Picardie ces petits migrateurs qui voyagent en groupe souvent en compagnie des pouillots véloces, grimpereaux et autres Mésanges noires. Les Roitelets huppés apprécient les conifères où ils s’activent avec une frénésie rare à la recherche minutieuse de petits invertébrés, larves ou œufs logés dans l’écorce ou le moindre rameau. Leurs cris très aigus tel un insecte les fait vite repérer mais il est bien difficile de les observer tant ils ont la « bougeotte ». Ce métabolisme fait qu’ils mangent jusqu’à 7 grammes de nourriture par jour, capturant parfois jusqu’à 200 collemboles (petits crustacés) à la minute. Sur le littoral les pinèdes de Pin laricio du massif dunaire sont un lieu privilégié pour de spectaculaires passages migratoires. En 1990, plus de 2000 roitelets bien peu farouches « remplissaient » le parking boisé du parc du Marquenterre ne prêtant guère attention aux humains et à leur automobile. Nombre de ces oiseaux migrent pourtant de nuit pat temps calme et ciel clair. Au parc du Marquenterre les guides naturalistes en profitent pour tendre leurs filets et baguer ces petits forçats du voyage. Pesés, mesurés, étudiés sous toutes les coutures, ils seront malgré eux des ambassadeurs involontaires de leur espèce et de notre connaissance scientifique.
P Carruette 6 septembre 2024 Crédit phot Kev