Accenteurs mouchets, Rougegorge et Troglodyte, dès que le vent se calme, se mettent aussi à chanter. Outre le fait de gêner le chanteur lorsqu’il perché bien en évidence, le vent empêche le chant de porter. On sait par exemple que le bruit de la ville ou de la circulation obligent les oiseaux qui ont des territoires en ces lieux à chanter plus forts pour se faire entendre ! Et donc à dépenser plus d’énergie. Le but du chant est bien entendu de défendre auditivement un territoire contre tout concurrent mâle de la même espèce. Les oiseaux ont ainsi inventé la force de dissuasion qui évite ainsi l’agression source de dépenses d’énergie et risques de blessures fatales. Et puis vocalises aidant, poitrine gonflée et souvent colorée (comme le rouge-gorge ou le pinson) il s’agit d’attirer l’attention d’une femelle. Les grives mâles font ainsi de véritables joutes de concert à qui aura la gamme la plus haute et la plus diversifiée ce qui est au goût des femelles. Romains et grecs pensaient à l’époque que les oiseaux chantaient uniquement pour exprimer leur joie…ils avaient aussi peut-être leur une part de raison ! Bien entendu dès que les conditions climatiques sont plus difficiles ces chants précoces se font moins remarqués pour d’autres priorités. Et bien entendu ces espèces vont commencer vraiment à chanter que dans deux mois. Cet hiver les Pouillots véloces et les Fauvettes à tête noire ont été bien présents en hivernage alors qu’il y a trente ans ces deux espèces étaient exceptionnelles à cette période. Ces oiseaux hivernaient surtout dans le bassin méditerranéen. Progressivement avec le changement climatique leur aire d’hivernage remonte vers le nord.
P Carruette 28 janvier 2023 crédit photo S Bouilland
