Penchons-nous sur un de ces « restaurants naturels » que sont les ronciers. Il existe plusieurs espèces de ronces (arbrisseau de la famille des rosacées). Les plus connues sont la ronce commune aux baies noires compactes et denses et la ronce bleue aux baies plus pâles et moins nombreuses. Voilà une manne qui est exploitée par tout être vivant qui en « oublie » parfois son régime carnivore. Les fauvettes en migration y stationnent des jours qu’elles soient à tête noire, grisette ou des jardins. Elles peuvent ainsi prendre plusieurs grammes de graisse jaunâtre qui vont se « fixer » sur les flancs, le bas ventre et le creux de la gorge. C’est un carburant remarquable puisqu’on estime qu’avec un gramme de graisse, un petit passereau peut potentiellement parcourir 1000 km. Lorsque les bagueurs tendent leurs filets en ces périodes de migration, leurs doigts deviennent violets au contact des oiseaux gorgés de fruits juteux. Rougegorge, accenteur et bientôt grives seront aussi du festin. Les insectes sont aussi légion en ces fourrés impénétrables. Les feuilles de ronces sont un délice pour la chenille rousse du bombyx de la ronce, un papillon nocturne. Les punaises sont partout, certaines sont prédatrices, d’autres suceuses de sève. Ce sont elles qui donnent un goût amer aux fruits, du fait de leurs glandes répulsives qui sont un utile stratagème pour protéger l’espèce.
Ph. CARRUETTE – 16 septembre 2023 © No_Name
