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Le retour de la barge

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Sur le littoral, les rassemblements de barges à queue noire sont importants en ce début septembre.

Ce superbe limicole de grande taille nous arrive soit de la lointaine Islande, soit des Pays-Bas ou d’Allemagne. A cette époque, la majorité des oiseaux porte déjà son plumage hivernal grisâtre même si certains nicheurs plus tardifs sont encore bien marqués de roussâtre sur la poitrine. Les oiseaux islandais ont tendance à se nourrir sur l’estuaire alors que les oiseaux d’Europe continentale cherchent plus les prairies et bas marais arrière littoraux. Mais en Picardie maritime en période de migration les deux sous-espèces se mélangent et forment des groupes importants notamment sur le parc du Marquenterre.  La population nicheuse française est particulièrement menacée avec à peine 150 couples et les hivernants en augmentation tournent autour des 25.000 oiseaux concentrés uniquement sur dix grands sites principalement en façade atlantique dont la moitié en baie de l’Aiguillon en Vendée. Grâce au baguage couleur on a prouvé récemment que de rares oiseaux de la sous-espèce continentale hiverne maintenant en baie de Somme au lieu de descendre jusqu’en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée Bissau…). Pour la première fois dans la région, une barge finlandaise a été récemment notée. Baguée poussin avec des codes couleur le 3 juin 2018 à Liminka au sud d’Oulu (golfe de Botnie finlandais) le 3 juin 2018, elle est observée le 15 août 2018 au Parc du Marquenterre.

Le nom de barge n’a rien à voir avec un quelconque bateau ou « folie aviaire ». Cela viendrait du gaulois bardal (parler à voix forte) ou du provençal barja (bavarder) lien avec les étranges et incessants « gazouillis » qu’émettent les oiseaux quand ils se nourrissent en groupe.

Crédit photo V. Caron