Les spatules blanches voyage en familles. Les juvéniles au bec court et gris nés sur les quatre colonies des Hauts-de-France vont surtout se réunir au parc du Marquenterre où les effectifs peuvent atteindre alors plus de 300 oiseaux en juillet. Pendant de longues semaines, ces jeunes parfaitement volants et autonomes vont pourtant continuer à réclamer sans arrêt de la nourriture aux parents. Ces derniers cèdent très souvent aux quémandages et vont permettre aux jeunes de récupérer petits crustacés et crevettes dans leur poche sous le bec. Donner ainsi la becquée à tour de rôle augmente le taux de survie de la nouvelle génération. C’est par contre loin d’être le cas pour nombre d’autres espèces de grands échassiers. Ainsi les jeunes hérons ou cigognes blanches partent sans les parents, seuls ou, au mieux, en groupe de juvéniles. Ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour trouver les meilleurs sites de ressources alimentaires et les haltes migratoires les plus sécurisantes. Heureusement, comme toujours, l’attractivité visuelle va de nouveau jouer un rôle important. Vus du ciel, les habitats les plus favorables sont très vite bien identifiés et les regroupements d’oiseaux y sont gages de sécurité.
Ph. Carruette – 23 juillet 2021- crédit photo : S. Bouilland
