Grands gravelots et bécasseaux, plus petits modèles chez les limicoles, sont légion. Un simple ourlet de sable non recouvert par les flots ou une levée de galets au Hourdel peuvent leur servir pour un instant d’abri, bien serrés les uns contre les autres, le bec dans les plumes du dos. Le repos est de courte durée, un secteur de vase découvert et tous partent d’un trot rapide à la recherche du moindre crustacé ou de mollusques miniatures. De petite taille (un bécasseau minute fait 40 grammes), grands globetrotteurs (ce même bécasseau niche au cercle polaire et peut hiverner en Afrique du Sud), ils sont sans cesse hyperactifs comme des jouets mécaniques. Ce sont ceux-là que vous voyez courant à grandes enjambées ou au petit trot au ras de la vague à la poursuite des talitres, les puces de mer en activité sur le sable mouillé. Manger à chaque marée descendante pour vivre au-delà des frontières et des continents. Certains bécasseaux maubèches ou sanderlings nous viennent même du continent américain ou du Groenland.
Ph. Carruette – © S. Bouilland